Moments privilégiés à leurs côtés

Pourquoi cette envie de rencontrer des ethnies ? 

Quand je décide de traverser des milliers de kilomètres pour partir en voyage, ce n’est pas pour aller trouver les plus belles plages du monde ou plonger dans l’eau la plus chaud et la plus limpide. Ce qui m’anime est tout autre : partir à la rencontre des populations ethniques et découvrir leurs histoires. Je me laisse à penser que les échanges que j’ai avec eux ne peuvent que me faire évoluer et faire grandir mon esprit. Oui, parce que je suis conscient que l’on doit apprendre des autres. La vie est un long chemin dont chaque pierre qui le recouvre est une personne que l’on va croiser sur sa route. Alors autant prendre le temps de rencontrer ceux qui veulent bien vous accueillir et vous sourire. 

Voyager, découvrir le monde et rencontrer des autochtones ont toujours été pour moi des objectifs de vie indispensables. Enfant, je rêvais devant des dessins animés tel que Tarzan, Mulan ou Pocahontas. En grandissant, c’était plutôt devant Indiana Jones, La Momie ou bien même Danse avec les loups. Ces films qui parlent d’aventures et de rencontres m’avaient déjà mis la tête dans les étoiles. Je me voyais déjà comme un archéologue ou un explorateur en quête de nouveaux mondes. C’est pour quoi depuis plusieurs années, je ne cesse de parcourir notre belle planète à la recherche de connaissances et de richesses culturelles.

 Quand tout a commencé

En 2012, je suis parti au Mexique découvrir ce magnifique pays qui possède une culture extrêmement riche mais aussi très ancienne avec les célèbres Mayas. J’étais excité de pouvoir découvrir ces temples anciens érigés et conservés depuis des milliers d’années. Ce fut une vraie découverte quand j’ai exploré la cité de Chichén Itzá, le fameux « El Castillo » (classé au Patrimoine mondial de l’UNESCO) ainsi que celle de Tulum, exceptionnel site au bord de la mer des Caraïbes. Ces sites majeurs situés dans le Yucatan nous ont beaucoup appris sur la vie de cette civilisation ancestrale et sur tous les savoirs qu’ils possédaient, notamment en matière d’astronomie.

Par la suite, l’envie d’en découvrir davantage s’est avérée nécessaire et l’Asie du Sud-Est en priorité a été une évidence. Après Bali et le Vietnam, je suis tombé fou amoureux de cette culture et j’ai continué mon périple par le Laos, le Cambodge et le Myanmar. J’ai également découvert le travail du talentueux photographe Réhahn qui réalise des portraits extraordinaires de vietnamiens. Vivant à Hoi An et étant très impliqué dans la sauvegarde des ethnies, il a déclenché en moi une passion inexplicable pour les groupes ethniques. Depuis, je cherche à rencontrer et connaître les coutumes de ces personnes à travers plusieurs pays au monde. Tout cela dans le but d’apprendre, mais aussi de partager autour de moi.

Les premiers échanges

Ma première rencontre avec un peuple ethnique a commencé au Vietnam. Ce pays extrêmement diversifié et riche culturellement a été une véritable inspiration. La première fois que j’ai croisé la route d’une petite fille portant la tenue traditionnelle de sa communauté, c’est à SaPa lors d’un trek. Les Hmongs vivent dans des villages de montagnes au Nord du Vietnam, non loin de la frontière chinoise.

C'est ainsi que cette aventure a débuté et ce fut le départ d’une longue série de rencontres : les Khmu, les Chin, les Lahu Shi, les Akha, les Ann... Ces minorités ethniques d’Asie sont très nombreuses, surtout quand on sait qu’il existe tout autant de sous-groupes. Rien qu’au Vietnam, on recense 54 ethnies distinctes.

Chaque contact avec ces personnes s’est avéré extraordinaire tant par leur humanité que par leur sagesse.

Deux mondes nous séparent

Quand je rentre dans un village, la première impression est toujours forte car ils m'accueillent dans leur maison comme un ami de longue date. C’est véritablement un choc culturel, visuel et surtout social. Il est évident que leur vie ne ressemble en rien à la nôtre. Ils sont dans un esprit de conservation des traditions ancestrales, ce en quoi la technologie n'est pas ou peu présente chez eux. Ils peuvent se vanter de ne pas avoir cette dépendance mais au contraire un attachement aux rapports humains. Je l'ai constaté avec l’accueil chaleureux qu’ils m'ont réservé à chaque visite et m'ont ainsi redonné espoir en l’Homme et en sa place sur notre belle planète.

Ce ne sont pas des visites malsaines de voyeurisme comme j’ai pu l’entendre mais un réel échange amical sur la découverte les uns des autres.

Les échanges

Communiquer quand on ne se connaît pas n'est pas toujours évident. Mais quelle que soit la personne en face de moi, les échanges se passent ainsi : pour commencer, on se fixe dans les yeux pour apprendre à s’habituer l’un à l’autre, puis les sourires affluent dans une atmosphère de tendresse. Les échanges qui commencent par de la communication non verbale vont finalement découler sur de la communication gestuelle. En effet, que ce sois par des signes de mains ou des accolades, la complicité se met alors en place par un lien naturel et ainsi les paroles deviennent libres. La conversation devient fluide et chacun se dévoile à l’autre. C’est avec énormément de respect que je m’adresse à eux. Quand j’ai la chance d’avoir avec moi un guide pour traduire, c’est une vraie conversation qui s’engage. Ces rencontres ont été des moments de joies intenses autant pour moi que pour eux car chacun de nous avait beaucoup de choses à dire. J’apprends énormément de leurs modes de vie, de leurs traditions, de leurs religions, de leur éducation mais ils sont également très curieux à mon sujet.

Pour briser un peu la glace et sur conseil de mon ami photographe NTO, je suis parti au Myanmar avec un Polaroïd. Lorsque je leur offrais les tirages, c’était un moment de bonheur intense de voir leur visage apparaître petit à petit sur le papier, nous avons partagé des fous rires mémorables. 

Les photos

 Lorsque que je rencontre des groupes ethniques, ma première envie est d'immortaliser l’instant présent par des images. Mon amour pour le portrait est amplifié par la simple beauté de leur visage et de leurs costumes traditionnels. J'ai espoir que mes clichés permettront de laisser une trace de leur passage dans l’humanité. Certaines personnes n’ont jamais eu la chance de pouvoir être prises en photo et qu’on leur accorde un moment privilégié, c’est pourquoi elles se livrent à moi spontanément. Une complicité se met alors en place et ce sont des moments de joie et de rigolades qui émergent de ces instants-là. C'est pourquoi, j'espère qu'à travers mes portraits, je pourrais vous transmettre diverses émotions.

Les dons

Voici une chose que je m’efforce de réaliser à chaque visite, c’est de porter un présent aux personnes que je vais rencontrer. Que ce soit des produits achetés le matin même sur un marché ou bien ramenés de France, il est respectueux de les remercier en leur faisant un cadeau. Sur conseils de mes guides, je me suis rendu compte qu’ils n’étaient pas en quête d’argent mais plutôt de produits de premières nécessités quotidiennes : des épingles à nourrice, du savon, des denrées, des étoffes… Lorsque je suis seul quand je fais des rencontres, le fait d’offrir quelque chose crée un lien instantané. Ces personnes sont d’une reconnaissance extrême et arborent un sourire éclatant pour vous remercier de votre gentillesse. Alors n’hésitez pas à charger votre sac pour les distribuer car pour vous ce n’est peut-être qu’une babiole mais pour eux ça n’a sûrement pas de prix !

Les souvenirs 

Mis à part les innombrables souvenirs qui sont gravés dans ma tête, lorsque je rentre de voyage, mon plaisir est de me ramener des objets en lien avec la culture du pays visité. C'est une manière de pouvoir continuer à voyager une fois chez moi. Trouver quelque chose de traditionnel, local, fait main ou symbolique me permet également de pouvoir vous les dévoiler lors de mes expositions afin de pouvoir partager avec vous leurs histoires. Il est courant que chaque ethnie fabrique ses propres objets à la main selon leur savoir-faire : écharpes, bijoux, pipes, chapeaux, statues, vêtements, arts... Acheter ces objets artistiques contribue à les aider à subsister mais surtout à sauvegarder leur communauté car ils vivent de ce qu'ils produisent ou cultivent. Toutefois, il faut rester vigilant : le but n'étant pas de dépouiller les gens de leurs objets précieux ou sentimentaux, il est important d'être renseigné sur la réglementation du pays parce que les douanes contrôlent attentivement l'exportation d'objets d'arts et d'antiquités afin de préserver leur patrimoine.

Je vous attends donc dans mes prochaines expositions pour vous présenter tous mes trésors. Je vous invite donc à ma prochaine exposition pour vous présenter tous mes trésors: Du 25 Mai au 06 Juin 2020 au centre culture d'Agen. 

Ce qu’il faut retenir

Je terminerais en disant que ces rencontres m’ont permis de vivre des instants privilégiés en pouvant être à leurs côtés. C’est une leçon de vie qu’ils vous donnent inconsciemment parce qu’ils véhiculent des valeurs essentielles comme la solidarité, le partage, le respect des autres, l’humilité, la continuité de leurs traditions. S’ouvrir aux autres est une nécessité quand l’on souhaite cultiver son esprit.

Si cet article vous a plus, merci de me laisser un commentaire juste en dessous pour me donner votre ressenti ou vos questions 🙏🏻